Article écrit par les élèves participant à l’échange franco-allemand ainsi que par leur professeur, Monsieur Schäfer
Il est impossible de s’ennuyer sur l’EuroCampus de manière générale, tellement il y a d’événements organisés pour nous. Nous, les élèves germanistes de la 3ème du Lycée Français de Shanghai, sommes les plus gâtés de ce point de vue : Après le projet « Maths sans frontières » et après avoir célébré le 22 janvier la journée de l’amitié entre la France et l’Allemagne rendant hommage à la signature du Traité de l’Elysée (1963), nous participons, ensemble avec nos camarades apprenant le français à la Deutsche Schule Shanghai, à l’annuel échange franco-allemand, une tradition sur nos deux EuroCampus. Durant quatre jours (et quatre nuits) au total, nous avons l’occasion de partager la vie à l’école et au sein de la famille de nos partenaires. Dans le prolongement de la journée d’école, ainsi que le temps d’un week-end, il s’agit de découvrir et de faire découvrir la vie quotidienne d’une autre famille, tout en communiquant au moyen de la langue de l’autre.
La situation géographique de nos deux écoles DSS et LFS est exceptionnelle – c’est une colocation, en quelque sorte, car nous vivons tous ensemble sous le même toit, rendant facile la création de liens entre les élèves des deux écoles. Cette situation rend le projet de l’échange franco-allemand tellement pratique, puisque les étapes liées à un voyage plus ou moins loin sont tout simplement inexistantes. Nous en profitons pleinement, étant en immersion totale dans le système et la vie quotidienne de l’autre école.
I – Peur versus curiosité
Lorsque Herr Schäfer – notre professeur d’allemand – nous a présenté le projet de cet échange, nous étions dans un premier temps quelque peu intrigués face à ce « voyage vers l’inconnu » accompagné de divers doutes du genre si l’on allait bien s’entendre. Ces hésitations mises à part, nous étions également curieux de voir quelles surprises l’inconnu allait nous réserver – le mystérieux, il est vrai, a un potentiel attrayant.
Si nous avions vaguement pris connaissance de l’existence du fameux échange franco-allemand précédemment, lorsque c’était aux 3èmes de l’époque d’y participer, on avait oublié que ce projet allait nous concerner aussi un jour…
Nous, les élèves du LFS, ne connaissions pas nos camarades de la 9. Klasse DSS, et vice-versa. Certes, puisque nos emplois du temps respectifs ne permettaient pas de nous rencontrer, nous avions déjà entretenu un échange épistolaire durant les deux années précédentes, et nous avions brièvement travaillé ensemble lors d’un projet intitulé « Légendes », mais l’on ne peut pas dire que l’on se connaissait. Pour détendre cette situation à l’approche de l’échange franco-allemand, les deux groupes avaient réalisé des vidéos ayant à chaque fois une thématique précise, permettant à l’autre groupe de se faire une meilleure idée des camarades de l’autre école. Puis nous avions tous ensemble participé à une rencontre lors d’une pause midi, ce qui nous a plus ou moins permis de trouver nos partenaires.
En guise de coup d’envoi pour ce projet, une sortie commune avait lieu en ville : tous les élèves participant à l’échange étaient libérés des cours ce jour, pour participer à un cours de cuisine chinoise préparant répartis en équipes du « wok » et des « dumplings » ; c’est à cette occasion qu’entre autres, nous avons appliqué aux nouilles un massage à la sauce de soja, et nous avons roulé la pâte pour confectionner des rouleaux de printemps – logique ! Ensuite, nous avons fait une partie de bowling – super ! Avoir organisé cette activité était une excellente idée pour briser la glace, tout en créant le sentiment d’appartenance à un seul groupe selon la devise « ensemble, c’est mieux » !
II – Expériences et découvertes
Durant toute la période couverte par l’échange franco-allemand, nous sommes tous contents et joyeux de pouvoir participer à cette petite aventure et de pouvoir faire cette expérience de connaître la vie à la DSS – non seulement nous faisons connaissance des camarades issus de diverses cultures intéressantes, comme c’est le cas également chez nous au LFS, mais il est excitant de voir que le système allemand est complètement différent du nôtre.
Lorsque chacun de nous passe au total deux journées en immersion à la DSS, nous avons un peu l’impression d’être des « touristes », à la découverte de « l’autre » – nous savourons ces moments, car nous les vivons de façon complètement détendue, sans pression aucune, sans stress, d’autant plus que nous ne risquons point d’interrogations. C’est une période brève, certes, mais sans soucis – YOLO !
Si l’immersion totale dans les cours à la DSS est une excellente expérience, elle est parfois facile (en cours d’anglais ou de français ou encore en EPS par exemple), mais souvent nous nous retrouvons dans des situations quelque peu difficiles, en cours de sciences politiques par exemple, une matière nouvelle pour nous. Heureusement nos camarades nous dépannent en traduisant, et les enseignants sont bienveillants. Nos camarades de la DSS quant à eux, se retrouvent dans une situation totalement inhabituelle au LFS lorsqu’ils sont en cours de chinois, une matière qui n’est pas enseignée de façon obligatoire au collège à la DSS.
Si nous sommes tous si contents de vivre cet échange franco-allemand, c’est parce que cela rompt avec notre quotidien, et parce que l’ambiance est très sympathique et amicale ! Quelle chance ! Oui, nous avons saisi une grande opportunité de faire connaissance de nouveaux potes, de nouveaux sports ainsi que de mots de vocabulaire inconnus jusque-là, ce qui est extrêmement précieux 😉.
III – Bilan et perspectives
Nous ne pouvons que souhaiter que les nouvelles amitiés nées grâce à cet échange franco-allemand perdurent – c’est à nous maintenant de les cultiver, c’est à nous de maintenir la flamme. Nous avons grandi, et nous sommes (plus) responsables.
Par ailleurs, nous ne pouvons que recommander aux futures générations la participation à cet échange franco-allemand. Si nous souhaitons progresser à la DSS ou au LFS peu importe, soit en allemand soit en français, cet échange franco-allemand est un tremplin parfait, donnant un côté concret aux langues respectives, de surcroît dans un même lieu : l’EuroCampus.
Si nous sommes tous encore des débutants (3ème année d’allemand pour nous, 4ème année pour les élèves apprenant le français à la DSS), certaines craintes liées à la langue en tant que moyen de la communication sont justifiées, certes, mais ce projet d’échange semble être un excellent moyen pour vaincre ces peurs, qui sont des fausses peurs en réalité. Au fil du temps et de manière presque imperceptible, le niveau de langue s’élève ! Nous en sommes conscients : apprendre une langue, cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais cela s’inscrit dans la durée. Si cela paraît laborieux au premier regard, cela vaut la peine de s’investir, car si apprendre une langue supplémentaire comme le français à la DSS et l’allemand au LFS semble si inutile en apparence (puisque nous parlons déjà tant de langues). Pourtant en grattant un peu, on réalise que cet apprentissage cache un véritable trésor – c’est alors que l’on saisit l’impact véritable de l’apprentissage d’une langue : la langue véhicule une culture et contribue ainsi naturellement à la compréhension des individus appartenant aux cultures diverses – cet enrichissement signifie en même temps l’élargissement de notre horizon, une meilleure compréhension du monde. Si l’on réalise que par l’intermédiaire de la langue, l’on peut se faire de nouveaux amis, la langue devient elle-même amie adorée.
Il est vrai, si l’échange franco-allemand est avant tout une aventure de nature linguistique et culturelle, c’est une aventure sociale aussi – c’est captivant !
Propos recueillis par l’ensemble des élèves participant à l’échange franco-allemand.